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Simon lecocq
Simon lecocq
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19 novembre 2006

Petite conversation entre nous

sans_titre45

Entretien du 15 Septembre 2003.
Lucé, maison mattéi.
Attenti al cani.








Préambule.
(avec traduction)



Son ensemble est alaité par cette entretien,
Cette entretien est relaté dans son ensemble,
sur cent saints, épurons de coup de sang.
sans coupure et sans censure
ensemble la dépression de bon gré à mal.
malgré quelques pressions de l’ ensemble,
Quocel nomis : adam le maton
( latin quocel nomis : laquelle se nomme )
notamment de Simon Lecocq.
Et ça dans le pur respect de ça.
Et ça dans le pur respect du lecteur.












J’arrivais en retard, Simon me recevait chez lui et avait beaucoup de temps pour me recevoir. C’est lui qui me le confessait dès que je penétrais à l’intérieur de l’appartement. Il m’offrit une cigarette puis un café. Il venait de finir sa tasse et écrasa la sienne. Sa cigarette, il me dit. Il rajouta qu’il ne fallait pas s’attendre à beaucoup d’originalité de sa part. Sa barbe était longue. Ca devait le rendre de mauvaise humeur. Il était habillé d’un façon commune, à peu près comme moi et commençait à perdre ses cheveux. Il me dit le contraire, chose sur laquelle je n’aurais pourtant pas poser de questions car c’était aussi mon cas.



Simon 1 : Dans vos peintures les yeux semblent avoir une grande importance….


Simon 2 : Les yeux sont des trous sur l’intérieur, par lesquels ressort la peinture. Les yeux transpirent et les mains essayent de se contenir.

Simon 1 :Vos personnages souvent se protègent, s’entourent de leurs mains, quand ils en sont pourvus…

Simon 2 : C’est le lien avec eux-même. La position du bras, la plasticité de la main finit l’enveloppe de la personne et le moule dans son sens. Le corps devient le prolongement de la tête.

Simon 1 : Qu’est-ce que c’est que cette enveloppe, serait-elle cette façade qu’on peut et qu’on doit souvent offrir aux gens,
une boite sociale,
une nécessité pour une sérialisation et une intégration sociale…

Simon 2 : si vous voulez. Le problème c’est que cette enveloppe suinte et laisse échapper un peu d’intériorité. Il y a de la ligne et du coulis.
Il y a du plan en mouvement
et de la masse entassée qui boue.
De chaque portrait, quelque chose veut

s’échapper, gicler.
Simon 1 : Vos peintures s’habitent soit de personnages recroquevillés, contorsionnés, soit de passants vides et actionnés. Il y a entre eux des rapports de force. Sur chacun, où ils se situent, des forces qui tendent,
tirent,
expirent,
fondent,
contractent ou relâchent.
Est-ce une vision de…

Simon 2 : Je recherche juste une harmonie avec moi-même. Je recherche à me situer dans l’espace.
par par par par par par par par par par par par par
is définis définis définis définis définis définis définis
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Les Les Les Les Les Les Les Les Les Les Les Les par l’urbain et les lignes de fuite.


Simon 1 : Vous représentez des blocs d’individus, des bibelots qui, semble-t-il, peuvent être pris et poser dans un espace donné…

Simon 2 : Ces blocs, ces unités humaines participent au décor de la ville et se construisent d’après ce décor. Mais cette harmonie est violente.

Simon 1 : Essayez-vous de rendre la violence belle,
poétique…

Simon 2 : et la beauté triste…je n’est pas à expliquer, à analyser. J’essaye juste de répondre à des sensations.

Simon 1 : Mais pourquoi sur la peinture « Gênes » il y a une vue de Manhattan à l’envers, derrière ce bloc de personnage en mouvement ? Contestez-vous…

Simon 2 : au dessus des nuages ? Le coin des peintures donne une certaine perspective…

Simon 1 : Comme dans « le bleu au coin du ciel »… Oui. Je voulais savoir. Je n’ai noté qu’un portrait « nommé » qui est « Portrait de Monsieur Claune ». Qui est t-il ?

Simon 2 : Je l’ai déjà vu, je crois, mais je ne le
connaîs pas. Il me semble.

Simon 1 : Comment vous sentez-vous lors de l’acte
de peindre. Etes vous triste ? Libéré ?

Simon 2 : J’ai un cadre, un espace et une profondeur. Je me sens peindre et je ne sens pas de mots.
Je regarde par delà les nuages.
L’émotion fait la composition.

Simon 1 : Est-ce que voulez poser des questions ? Est-ce que vous aimez que l’on vous pose des questions ?

Simon 2 : Que l’on s’en pose simplement… que l’on dé g o u l i n e . . .

Simon 1 : Ne faites-vous que des autoportraits ?

Simon 2 : et vous que des autoquestions ?

Simon 1 : Voulez-vous questionnez mes réponses.

Simon 2 : Je vous écoute.

Simon 1 : Dans mes peintures le corps a une grande importance

Simon 2 : Est-ce que le corps est à l’extérieur de l’intérieur ?

Simon 1 : Dans le corps la peinture a une grande importance.

Simon 2 : Est-ce que la peinture coule de l’intérieur de l’extérieur ?

Simon 1 : Je ne suis plus trop le cours de cet entretien !

Simon 2 : Votre extérieur arrive t’il bien en s’entretenir à votre intérieur ?

Simon 1 : Non je parle sérieusement là, en fait je suis perdu par vos questionnements à mes reponses.

Simon 2 : les reponses que je donne sur mes questions à vos réponses qui questionnent.

Simon 1 : ça ne veut plus rien dire !

Simon 2 : est-ce que dessiner un œil sur le menton veut dire quelque chose ?

Simon 1: Ne recommencez pas !
Simon 2 : tutoyez-moi, pas de ça entre nous simon.
Simon 1: oui simon mais maintenant je repose les questions !
Simon 2 : vous ou moi peu importe.

Simon 1 : Donc cet oeil ,ça pourrait être une sorte de grain de beautée ?

Simon 2 : ou un bouton prêt à exploser.

Simon 1 : qu’on aimerait percer ?

Simon 2 : Il faut accepter sa propre mutation, il ne
faut pas la contôler.

Simon 1: Les gens deviennent aujourd’hui
hybrides ? Il faut être un mutant pour
vivre en société ?

Simon 2 : nous sommes des hommes à tête d’immeuble, la tuyauterie est plus ou moins pourrie,
mais on refait le crépis quand il le faut.
Parce que le mur il craquelle vite.

Simon 1 : et si il tombe c’est pas joli derrière ?

Simon 2 : Derrière le mur ça peut être aussi craquelé. Mais un beau craquelage, pas régulier, pas plat, en profondeur,
un truc honnête.

Simon 1 : et ce que j’aurais vraiment voulu savoir
c’est si…

Simon 2 : excuse-moi, mon téléphone…

non, non, non non, oui c’est aujourd’hui, oui vous êtes en retard, oui je vous attends.

Voilà je l’éteins, nous serons plus
tranquilles.

Simon 1 : qui était-ce ?

Simon 2 : un répondeur !

Simon 1 : un répondeur…non je ne vois pas…

Simon 2 : quelqu’un qui répond à la place d’un
autre. Il arrive pour prendre la mienne.

Simon 1 : mais il va dire n’importe quoi.

Simon 2 : oui mais mieux que moi. Le voilà
d’ailleurs !


Effectivement l’homme en question pénétra dans la pièce. Sa barbe était longue. Il était habillé d’un façon commune, à peu près comme Simon Lecocq et commençait à perdre ses cheveux.


Simon 1 : Bonjour monsieur.

Simon 3 : Monsieur Simon.

Simon 2 : je vous laisse, je vais … je vais…

Simon 3 : je vais ailleurs.

Simon 2 : voilà je vais ailleurs. C’est bien ça.

Simon 1 : alors je continue, quoique cette situation
me laisse un peu perplexe.

Simon 3 : mais vous ne verrez pas de différences.

Simon 1 : ne faites-vous que des autoportraits ?

Simon 3 : je ne repondrais pas à cette question

Simon 1 : n’avez-vous jamais peint quelqu’un de
réel ?

Simon 3 : c’est la même question, je ne me ferais
pas avoir.

Simon 1 : d’oû vient votre aversion pour les
paysages ?

Simon 3 : question idiote ! En plus vous pensez le
contraire.

Simon 1 : Pourquoi alors dans votre paysage le plus récent, vous vous êtes senti obligé de peindre par dessus des gros carrés, un jeu systématique de lignes.

Simon 3 : Et vous pourquoi vous écrivez comme ça.

Simon 1 : Parce que vous pensez que le paysage est
naïf, avouez-le. C’est joli, ça vaut pas le
coup…

Simon 3 : En tout cas moi, je n’essaye pas de
compter sur l’absurdité pour…

Simon 1 : et le beton ça vous passionne !

Simon 3 : c’est bon vous allez pouvoir enchaîner les mots maintenant ! Finir votre papier, ça va jacter mosaïque, perspective, enveloppe de la perspective…

Simon 1 : Oui monsieur ! passants et tas,
individus sur l’horizon
et gens par terre, la frontière…

Simon 3 : Qu’est-ce que vous croyez, imbécile !
Simon 1 : Je crois que…
Simon 3 : Non n’écrivez pas ça !
Simon 1 : Je vais me gêner.

Simon 3 : C’est vous le naïf, j’aime pas la naïveté.
Vous voyez pas que vous écrivez pour ne
rien dire

Simon 1 : et alors ! Il y a plein de gens qui font des
choses pour ne rien faire, qui s’oublient.

Simon 3 : je sais : les gens sont des mosaïques…

Simon 1 : mais réveille-toi, rêve un peu.

Simon 3 : Tu me fais bien rire.

Simon 1 : Imbécile !

Simon 3 : autant que vous, dégénéré !

Simon 1 : Schysophrène !
Simon 3 : Toi schysophrène !

Simon 1 : pauvre surréaliste !

Simon 3 : écriture automatique ! Ecriture automatique !

Simon 1 : caractère de cochon,espèce de veau, de bacon !

Simon 3 : caractère de calligraphe !
Paragraphe à lunettes sous rallonge !

Simon 1 : Plongeur en apnée sous couche de peinture !

Simon 3 : déjecteur de poévice destructurée !
Cubiste !

Simon 1 : Vieux cubiste !


Simon s’arrêta net, son visage devint blanc.
_ Tranquillement, il prit le pot de peinture rouge sur la table d’à côté et m’aspergea le visage en riant, puis il se rua sur moi avec un petit couteau à peindre pour enrichir la matière et faire ressortir le support, c’est à dire moi.
_ Je ne me laissais pas faire et tentais d’estomper par endroit la couche rougeatre de mon front avec une éponge que je sortais de ma serviette.
_ Simon était devenu complètement fou, il trempa un torchon imprégné de carmin dans un bac à white spirit et me frappait le dos.
_ Me protégeant contre le mur je vis un pot de glycero bleu à terre et d’un mouvement précis le deversa le long de son corps, il glissa et fit en reculant fit un klein par terre.
_ Il se releva, fouilla ses poches, sortit deux tubes, un blanc et un noir. Je le regardais, reprenant mon souffle. Il chargeait la peinture dans ses mains, presque les deux tubes en entier et me souria. Je lui repondis d’un hochement de tête amical et revint m’asseoir. D’un coup il se rua sur moi. Nous roulions par terre, dans un fracas étourdissant.
_ Simon Lecocq arriva alor
s, le sourire aux lèvres.


Simon 2 : Mais que faîtes-vous messieurs ? Vous vous battiez ? Vous êtes superbes comme ça ! Non, remettez-vous à terre, voilà bien encastrés l’un dans l’autre. De superbes modèles. Je vais vous dessiner. Regardez-vous en coin. Toi regardes ta montre. Voilà.
Tout est là,
l’intérieur sur l’extérieur.

Simon 1 : Le tas, les autoportraits d’inconnus.

Simon 3 : Taisez-vous un peu.

Simon 1 : Vous faites souvent des dessins d’après
nature.

Simon 2 : non rarement………….
…………Dans ma nature humaine,
la véritable nature c’est l’imagination qui la recrée.
Il faut s’engrosser de ta vue pour ressortir des rejetons de ta vision.

Simon 3 : c’est ce que j’aurai dis, peut-être en plus
spontané.

Simon 1: la vision du monde est derrière la vue ?

Simon 3 : très mauvais môt mon petit monsieur.

Simon 2 : En fait, je vais arrêter, c’est pas assez
naturel.

Simon 3 : Moi je vais y aller, je dois dormir un petit peu si je veux être en forme plus tard.

Simon 1 : Bon reprenons : ce que j’aurais voulu
savoir…Que faites-vous ?

Simon 2 : en fait je vais refaire un petit dessin.

Simon 1 : décrivez le moi. Avec quoi dessinez-vous ?

Simon 2 : Je viens de trouver un bic dans ma poche. Je ne savais pas quoi faire de mes mains, j’en ai mis une dans ma poche, j’ai trouvé un bic, alors…

Simon 1 : c’est mécanique ?

Simon 2 : Je fais un trait et je ne peux pas m’en empêcher d’en faire un deuxième pour voir ce qu’il peut faire par rapport au premier.

Simon 1 : Ca rejoint une forme d’abstraction, si je
comprend bien.

Simon 2 : Avec une base de figuration, figurez-vous, le trait a la figure comme point d’horizon et comme ligne de départ. Tous les traits appartiennet en fait au même trait. Chaque trait est la continuité d’un autre trait dans le même dessin, d’un des autres traits…

Simon 1 : Est- ce que le trait peut être la continuité d’un trait du dessin précedent ?

Simon 2 : Oui, chaque trait se rajoute à une tache
qui grossit et remplit mon espace.

Simon 1 : Chaque trait est la suite d’un autre, à
un autre endroit, et dessine votre corps
en fait.

Simon 2 : Ca doit être ça.

Simon 1 : Est-ce vrai ce qu’on a dit : vous parlez
avec vos traits ?

Simon 2 : c’est au répondeur qu’il faut demander cela.

Simon 1 : Vous servez-vous de vos croquis pour
réaliser des peintures ?

Simon 2 : Ca dépend, mais je prends vraiment le plus de plaisir en ayant la même démarche que lors de l’excution d’un dessin. C’est à dire en ne sachant pas ce que je vais faire après un premier trait. La couleur agit pareillement pour moi.

Simon 1 : Faisons un jeu, je vous dis une couleur et vous me dîtes celle que vous aposeriez à côté, en ce moment, sans réfléchir.

Simon 2 : Ca semble idiot, d’accord.
Simon 1 : Alors bleu !
Simon 2 : jaune !
Simon 1 : Rouge !
Simon 2 : jaune !

Simon 1 : Jaune !
Simon 2 : Jaune !
Simon 1: si tu ne veux pas jouer, il faut le dire.

Simon 2 : Je l’avais dit que c’était idiot. Pas mes réponses. Je suis très jaune en ce moment, jaune de naples. Il faut voir ce qu’il encore à côté et surtout le regard de la figure et sa position dans la toile.

Simon 1 : Bon parlons d’autres choses. Non en
fait je ne voudrais pas trop en savoir.

Simon 2 : Je ne voudrais pas trop en dire.

Simon 1 : Il faudrait nous laisser à chacun notre
propre imagination.

Simon 2 : Pour qu’on recrée mentalement comme
on veut chaque dessin.

Simon 1 : Chaque trait, Pour qu’on mette à chaque
trait un modèle.

Simon 2 : Pour voir dans la rue
des traits se promener.

Simon 1 : Pour bien voir que les traits du visage de n’importe quel passant qu’on croise sur le trottoir, se destructurent.

Simon 2 : Se désagrègent.

Simon 1 : Le trait est vivant.

Simon 2 : C’est un ver qu’on coupe et qui
repousse sans cesse.

Simon 1 : On a plein de vers sur la guelle.

Simon 2 : La surface de notre peau n’est constitué
que de vers.

Simon 1 : et à l’intérieur il y en a des milliards
mais colorés.

Simon 2 : Il faut les laisser sortir, les laisser
contaminés ceux de l’extérieur.

Simon 1 : Contaminer l’extérieur !
Quand ils pénètrent sur l’extérieur, ils explosent de peinture.


Simon 2 : Un attentat de peinture
contre notre propre personne !

Simon 1 : On va se débarasser de tous nos vêtements, se mettre tout nu à nu, et on verra notre peau se tacher par endroit de…

Simon 2 : Dis-dons vous allez trop loin, se mettre tout nu ! Ca ne va pas bien !

Simon 1 : Excusez-moi, je m’emporte….

Simon 2 : je pense qu’il vaut mieux en rester là.

Simon 1 : Oui je pense aussi.

Simon 2 : Une cigarette peut-être.

Simon 1 : J’adore rejeter de la fumée.

Simon 2 : Ce n’est tellement pas naturel…
Simon 1 : Et ça devient presque si naturel…





Simon et moi, fumions cette cigarette
puis il me proposa d’aller faire une sieste.
J’avais aussi cette idée en tête.
Il m’emmena dans la chambre et s’allongea.
Je fis de même.
Pour une fois, je m’endorma aussitôt.
Ce qui montre
malgré nos différences
que nous sommes restés
en très bon terme.
Il est vrai qu’il
nous arrive
de dormir
ensemble
depuis
mainte
nant
vingt-
cinq
ans.

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